Crash class : L’histoire des Chrétiens

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…et pourquoi Chrétien et Catholique c’est pas vraiment pareil

Pour beaucoup en France, Chrétien = Catholique. Quand aux termes « annexe » comme « protestant », « évangéliste » ou « luthérien » on sait que ça a un lien mais on voit pas trop lequel. Si c’est ton cas, réjouis toi, lecteur, car cet article, cette crash class va tout t’expliquer et tu y verras bientôt plus clair dans l’histoire des Chrétiens, promis.

L’histoire des Chrétiens de Jésus au 16e siècle

Si tu as lu mon article qui explique ce que c’est, la Bible (si tu ne l’as pas lu tu peux cliquer ici) tu sais que dans le Nouveau Testament il est question de Jésus. Il est écrit qu’après avoir été crucifié il est ressuscité et remonté au ciel en laissant pour instruction à ses « followers », ses disciples, de répandre son message. A ce moment là nous sommes autour de 33 après JC, en pleine Antiquité et les religions polythéistes vivent leur meilleure vie. La majorité de l’empire romain croit dans le panthéon grec (Zeus, aka Jupiter, Aphrodite, aka Venus etc…) avec tout de même l’exception du judaïsme très répandu dans la région de la Judée.

Tu l’auras deviné, c’est pile de cette région que Jésus et ses disciples viennent et lorsque ce dernier s’en va, il n’y a que des juifs pour annoncer son message au reste du monde. Le mouvement chrétien était né. Mais il faut comprendre que le but des premiers membres n’était pas de créer une nouvelle religion, séparée de la religion juive. Et ça fait sens quand on lit la Bible car on se rend compte que la venue de Jésus est en suite logique avec la première partie de la Bible, l’Ancien Testament, qui raconte le début du peuple juif.

Aussi, au début les chrétiens étaient en fait, des juifs. Mais la transition de juif à chrétien s’est fait petit à petit. Tout d’abord, le message de Jésus, la « bonne nouvelle » s’adressait à tous. Les chrétiens se sont donc petit à petit ouvert aux « gentils », c’est à dire des non juif qui ont embrassé la foi chrétienne. L’arrivage de ces personnes d’origines diverses a provoqué le rejet de certaines pratiques issue du judaïsme. Par exemple, les nouveaux chrétiens n’étaient pas tenus de se circoncire et la règle qui disait que les juifs ne devaient pas entrer chez des étrangers a été abolie.

Cette nouvelle ouverture dérangea forcément certaines autorités juives qui ultimemment rejetèrent les chrétiens. N’oublions pas, d’ailleurs, que Jésus lui même a été rejeté par ces autorités, qui n’allaient certainement pas se montrer plus clémentes avec ses disciples.

Malgré ce rejet, la chrétienté n’a cessé de s’accroitre et bientôt elle représenta une force suffisamment importante pour être politisée. C’est ce que comprit, l’empereur Constantin quand il se convertit au christianisme au 4e siècle après JC. Grâce à la faveur qu’il accordait aux chrétiens, ces derniers gagnèrent une certaine légitimité (il faut quand même dire que pendant des années le christianisme fut décrié et parfois considéré comme une secte !). Mais l’empereur apporta quelques modifications. Déjà il initia les églises, comme nous les connaissons aujourd’hui. Avant, les églises n’étaient pas le bâtiment mais la communauté (église vient du grec eklesia : assemblée) et chaque rencontre invitait au débat et à la discussion (un peu comme dans les synagogues). Les églises de Constantin étaient devenue des bâtiments fixes dans lesquelles il y avait un orateur, le prêtre et une audience.

De plus l’empereur promulgua l’édit de Milan qui donna la liberté de religion pour tous. Il reconnut aussi l’autorité de l’évêque de Rome (en gros, le chef des chrétiens de Rome). Les chrétiens, qui sortaient de plusieurs périodes de persécution étaient enfin libres de vivre leur foi et leur leader à Rome, gagnèrent de plus en plus de pouvoir pour finalement devenir le guide suprême de l’église, le Pape. Et c’est peu après là que nous avons eu une rupture.

L’histoire des Chrétiens du 16e siècle à nos jours

Vois tu, lecteur, au 16e siècle, même si le Pape n’était pas reconnu du monde entier, son influence sur l’Europe était immense, au point de faire et de défaire les rois. Mais la théologie de l’église de cette époque s’était éloignée de la Bible et de nouveaux concepts, parfois contradictoires, avaient été établis. Le plus gros fut le salut par les oeuvres.

La Bible est claire sur le sujet en disant que le salut de l’homme est un « don gratuit« . Or au 16e siècle étaient vendues les indulgences qui étaient en gros des tickets pour s’assurer d’aller au ciel. Plus on investissait d’argent plus on était sur de réserver son transat sur les nuages ! Mais plus encore, c’est ce concept qu’il faille faire quelque chose pour mériter la vie éternelle, soit donner de l’argent, soit des bonnes actions, qui fut largement répandu.

Alors attention, lecteur ! Je ne dis pas que les bonnes actions c’est pas bien ! Mais c’est prendre le problème à l’envers. Selon la Bible, les hommes sont sauvés gratuitement et quand ils en prennent conscience, ils réalisent les trésors d’amour qui ont été déployés pour leur personne. Et quelqu’un qui sait qu’il est aimé, qui sait quelle est sa valeur, va naturellement être amené à faire de bonnes actions. Ce n’est plus le salut par les oeuvres mais le salut par la grâce.

Dès l’arrivée de cette idée de salut par les oeuvres, des chrétiens s’y opposèrent. Mais avec la montée en force du Pape, il devint de plus en plus dangereux de s’y opposer et beaucoup furent persécutés pour ne serait-ce que pour avoir une Bible (la lecture de ce texte était réservée aux membres du clergé). [Le Pape actuel a d’ailleurs fait des excuses publiques à ce titre au nom de l’église romaine]. Jusqu’au jour ou boum… Réforme Protestante !

Nous sommes en 1517, Martin Luther, un prêtre de Wittemberg a pété un câble. Il voulut exposer au grand jour l’incompatibilité du salut par les oeuvres avec la Bible dont l’église continuait de se réclamer. C’est d’ailleurs assez intéressant de se pencher sur sa vie personnelle, car cet homme était extrêmement torturé au début de sa vie car il était convaincu de ne jamais mériter le salut. Quel soulagement ce dût être quand il sut enfin qu’il n’avait pas besoin de le mériter !

Tu veux en savoir plus sur la vie de Luther? Tu peux regarder le film d'Eric Till sur sa vie en entier sur Youtube !

Martin Luther fit tant de bruit qu’il a été impossible à l’église romaine de le faire taire (et ce n’est pas faute d’essayer !). Le courant protestant était né (parce qu’ils ont protesté t’as vu). Dorénavant la chrétienté occidentale a été divisée en deux grandes parts, le protestantisme et l’église romaine devenue le catholicisme.

Bien sûr, les deux courants ont évolué et chez les protestants on a vu l’apparition de plein de « sous religions » qui ont poussé la réflexion toujours plus loin pour coller à la Bible. C’est ainsi qu’apparurent les églises luthériennes, évangéliques, ménonites, anglicanes… et ma propre église, l’église adventiste !

Chacune de ses églises sont des religions à part entière et elles mériteraient chacune leur propre article mais elles ont toutes le point commun de ne pas reconnaitre l’autorité du Pape. Pour la petite histoire, en France elle sont regroupées dans la fédération des églises protestantes de France.

J’aimerai beaucoup te dire qu’après la réforme protestante les gens ont été libres de croire en ce que bon leur semble. Malheureusement les hommes ont trop tendance à l’agressivité envers ce qu’ils ne connaissent pas ou ce qui peut menacer leur zone de confort. L’église catholique a d’abord combattu âprement pour récupérer ses fidèles, accusant les réformateurs d’hérésie. Et les protestants ne furent pas exempt de violences envers les catholiques non plus. Ces oppositions menèrent à des massacres, dont le plus connu reste sans doute celui de la Saint Barthelemy en 1572.

La limite de la Crash Class et réflexion pour après

Tu te demandes peut être pourquoi se donner autant de peine alors ? Si c’est pour s’entre tuer, pourquoi s’embêter à avoir une religion tout court ? Cette question est à mon sens très légitime, mais elle donne naissance à une discussion très complète que je développerai plus tard. Du coup, permets moi de simplement te pitcher ma réponse, disons que ce sera ma bande annonce pour un prochain article.

Beaucoup de choses sont à la base des bonnes choses. Mais quand ces choses sont perverties elles deviennent destructrices. Voici plusieurs exemples :

• Manger est une bonne chose. S’empiffrer est mauvais.
• Le Stress est une bonne chose. Stresser à outrance est mauvais
• Le Sexe est une bonne chose. Les agressions sexuelles sont mauvaises
• etc…

Maintenant que ce principe est établi, laisse moi l’appliquer à la religion. Croire en tout un set de croyances qui élèvent notre esprit, qui nous convainc d’espoir et de notre valeur et qui donne un sens à notre vie tout en nous rendant (nous et notre entourage) meilleurs c’est une bonne. Croire en tout un set de croyance qui nous culpabilisent, qui ne valorisent pas notre propre réflexion et qui n’acceptent que la confiance et la dévotion aveugle même si ça peut être une menace pour notre entourage, c’est mauvais.

Et cette réflexion sort du cadre de la chrétienté et peut s’appliquer à tous, car on a tous des croyances même si elles ne sont pas spirituelles. La question est donc la suivante : ces croyances sont elles une bonne chose ou une mauvaise ?

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